Après avoir vu hier soir l'exposition citée plus bas,
je me fends d'une petite critique matinale.
Au delà d'une réelle maitrise technique et esthétique, le propos de cette série (Geishas) se voudrait caustique et dérangeant. Détournement subtil des codes inhérents à la photographie et au stylisme de mode, références au classique tableau anonyme «Gabrielle d'Estrées et l'une de ses sœurs»; tout est mis en œuvre pour porter un regard critique sur la représentation et la sophistication des images glamour qui hantent nos pages de magazines. Peine perdue! A trop vouloir utiliser le langage visuel de ces photographies glacées, Sabine Pigalle ne fait que reproduire un esthétisme poli, chic et faussement moderne, sans jamais déranger l'œil d'un spectateur déjà trop humecté par des images vides de sens.
Allons plutôt voir ou revoir «Gabrielle d'Estrées et l'une de ses sœurs»
au musée du Louvre, nettement plus troublant par son impudeur effrontée et délicieusement perverse et par sa signification à l’érotisme saphique.
